Le village de Pioggiola a célébré dimanche 20 juillet la 40e édition de son événement annuel dédié aux sonneries corse, un rendez-vous qui rassemble les passionnés de cette pratique ancestrale. Trente sonneurs se sont succédé dans le clocher, venus des quatre coins de l’île, des Alpes-Maritimes et même de Gênes, pour perpétuer une tradition transmise de génération en génération.
Cette édition anniversaire a commencé par un atelier pédagogique destiné aux enfants, suivi d’une conférence sur l’histoire du Scontru, organisée en présence des membres de l’association Genova Carillon. Le maire Antone Casanova a souligné que « l’art campanaire ne meurt pas, il évolue et se répand », tout en annonçant un projet d’échange avec les sonneurs génois prochainement.
Quatorze équipes ont participé aux sonneries de l’après-midi, chacune représentant sa commune par des rythmes distincts. « Chaque village a sa propre manière de jouer », explique Santu Massiani, figure locale du Giussani, qui insiste sur la liberté d’interprétation possible à partir des trois notes fondamentales. Parmi les participants figuraient des sonneurs de Pioggiola, Ochjatana, Rusiu, Olmi-Cappella et d’autres villages, illustrant une diversité musicale unique.
Un moment marquant a été la mise en place de la nouvelle cloche Santa Marta, fondue récemment par la municipalité et l’association A Fabrica di Santa Maria. « C’est un hommage au village disparu qui a donné naissance à Pioggiola », rappelle Santu Massiani. Bien que cette cloche rétablisse l’accord du clocher, des inquiétudes persistent sur la pérennité de la pratique. « Le plus jeune sonneur de mon village, c’est moi », déplore Ceccè Guironnet, 50 ans, soulignant les difficultés à trouver une relève.
À travers ces ateliers, échanges intergénérationnels et partenariats méditerranéens, Pioggiola tente de préserver un savoir-faire qui unit les villages, leurs clochers et leurs mémoires. Mais l’avenir de cette tradition reste incertain, malgré la passion intacte des artisans.