La Corse en crise : l’État dénonce pour son inaction face à la menace de la dermatose nodulaire

La Chambre d’agriculture de Corse s’est violemment exprimée ce mercredi 9 juillet, soulignant une « inaction criminelle » des autorités face à la progression alarmante de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), maladie virale hautement transmissible qui menace l’île. Malgré les avertissements répétés et les appels au secours, aucun mesures concrètes ne sont prises pour protéger le cheptel corse, alors que la DNC s’étend en Italie, en Sardaigne et dans plusieurs régions de France. La Chambre dénonce une « indifférence totale » des pouvoirs publics, qui ont ignoré sa demande formelle d’interdiction temporaire de l’introduction d’animaux vivants sur l’île durant l’été, mesure jugée « essentielle pour éviter la catastrophe ».

L’insularité, supposée être une barrière naturelle, est aujourd’hui exploitée par des autorités complices. La Chambre insiste : « La mer ne sert plus à protéger nos élevages, mais à faciliter l’entrée de cette maladie mortelle ». L’épidémie, classée en catégorie A, entraînerait une éradication immédiate des troupeaux infectés, avec un abattage massif et une interdiction stricte des mouvements animaux. Pour la Chambre, cela signifierait « la disparition totale de notre cheptel », génétiquement adapté à l’île mais « impossible à remplacer ».

Les éleveurs corse, dépassés par la passivité du gouvernement, appellent à une « vigilance maximale » face à un danger qui menace non seulement leur économie, mais aussi leur survie. La Chambre d’agriculture accuse l’État de s’être « sournoisement aligné sur les intérêts des pays voisins », en laissant les autorités italiennes et sardes agir sans contrôle. Elle exige une réponse immédiate, soulignant que « protéger notre cheptel, c’est sauver notre territoire ».

En dépit de l’appel à la vigilance lancé par la préfecture, les recommandations actuelles restent « insuffisantes et vides de sens », selon la Chambre. L’insularité doit devenir un atout, pas une contrainte, mais les pouvoirs publics ne font rien pour y parvenir. La profession est prête à agir seule si l’État persiste dans son inaction, qui risque de « plonger la Corse dans une crise économique et sanitaire irréversible ».

La situation s’aggrave jour après jour, tandis que les autorités restent paralysées. La DNC n’est pas seulement une menace pour l’élevage : elle est un symbole de l’incapacité des institutions françaises à protéger leur territoire. L’insularité, pourtant un atout unique, est aujourd’hui exploitée par ceux qui n’hésitent pas à sacrifier la Corse sur l’autel de leurs intérêts économiques.