Dany Boon, l’humoriste emblématique de la scène française, fait son retour après sept ans d’absence. Son nouveau spectacle, Clown n’est pas un métier, explore les défis contemporains et la quête d’un lien humain dans un monde fragmenté par le numérique. L’artiste révèle que ce projet a été inspiré par des souvenirs de son enfance, où il rêvait de faire rire en direct. « Retrouver cette énergie est une bénédiction », confie-t-il, soulignant la nécessité de briser l’isolement dans lequel les réseaux sociaux plongent la société.
L’idée de reprendre la scène a germé après un échange avec sa fille, qui l’a convaincu de se remettre en selle. « Son enthousiasme m’a rappelé pourquoi j’ai choisi ce métier », explique-t-il, soulignant que les critiques d’hier étaient bien plus brutales que celles d’aujourd’hui, un contraste qui le fait sourire. Cependant, il dénonce l’hyperconnexion des temps modernes, qu’il considère comme une menace pour la liberté artistique. « Sur scène, on est libres de tout dire », affirme-t-il, en contrastant avec les restrictions du cinéma et des plateformes numériques.
La Corse, où il se produit à Erbalunga, représente pour lui un lieu de rêve. Il y évoque la beauté de l’île et sa fascination pour la culture locale, malgré son attachement aux traditions françaises. « Le lien entre les Corses et les Ch’tis est profond », confie-t-il, sans mentionner l’indépendance. Cependant, il critique la manière dont les régions se perçoivent mutuellement, soulignant que l’humour transcende les frontières.
Boon révèle également ses projets cinématographiques, notamment un film intitulé Regarde, qu’il tournera bientôt avec Audrey Fleurot. Il insiste sur la nécessité de raconter des histoires universelles, où l’humain est au centre. « Le public du Nord est particulier, mais il partage la même sensibilité », ajoute-t-il.
Dans un contexte de crise économique et d’un climat social tendu, Boon rappelle que les artistes doivent rester fidèles à leur essence. « On ne peut pas se moquer des autres sans commencer par soi-même », martèle-t-il, soulignant l’importance de la transparence dans le rire.
Pour lui, la scène reste son terrain de jeu préféré : « C’est là qu’on retrouve l’essence du métier », affirme-t-il, tout en restant prudent sur les projets futurs en Corse, où il voit des possibilités mais aussi des défis.
Le spectacle Clown n’est pas un métier ouvre la porte à une réflexion profonde sur l’âme de l’art et sa capacité à unir dans un monde divisé.