À Bastia, l’accès aux urgences se fait désormais sur avis médical : une mesure controversée

L’Agence régionale de santé (ARS) de Corse a introduit une restriction inédite pour les patients souhaitant consulter le service des urgences de l’hôpital de Bastia. En pratique, sauf urgence vitale, les visiteurs doivent d’abord obtenir un avis médical via le numéro 15 avant d’être admis dans les services d’urgence. Cette décision, justifiée par une pénurie chronique de médecins urgentistes et des difficultés de recrutement, suscite des critiques pour sa rigidité et son impact sur l’accès aux soins. Marie-Hélène Lecenne, directrice générale de l’ARS, défend cette mesure en soulignant que les établissements du continent appliquent déjà ce système toute l’année. Cependant, le manque de personnel et la pression exercée sur les professionnels de santé restent des problèmes majeurs.

Les patients ne relevant pas d’une urgence seront orientés vers des médecins de garde, des consultations sans rendez-vous ou des pharmacies, selon leur situation. L’objectif affiché est de réduire les files d’attente et de prioriser les cas critiques. Cependant, cette approche inédite a été critiquée pour son inefficacité et sa complexité, surtout dans un contexte où la Corse accueille des centaines de milliers de touristes chaque été. Les autorités prévoient de communiquer davantage sur ce dispositif lors d’un point presse imminent, mais les inquiétudes persistent quant à l’impact sur la santé publique.

En parallèle, l’ARS a lancé une campagne de prévention pour combattre les maladies vectorielles, notamment le chikungunya, après la détection de trois cas locaux en juin. Cette initiative vise à sensibiliser la population aux risques et aux mesures de protection. Cependant, l’absence d’un plan global pour gérer les crises sanitaires récurrentes reste un point faible.

L’expérimentation « Accueil de nuit », destinée aux personnes âgées, a également été mise en place, mais son efficacité reste à prouver. Enfin, une campagne multilingue sera lancée pour informer les touristes sur les bonnes pratiques en été, malgré l’insuffisance des ressources et la fragilité du système de santé local.