L’absurdité des règles de mutation des enseignants en Corse : un système inique et déshumanisé

Le système de mobilité des enseignants en Corse, bien que présenté comme transparent, révèle une réalité cruelle et discriminatoire. Chaque année, des professeurs tentent de revenir sur l’île, mais les critères d’affectation, dictés par un barème opaque, rendent ce processus presque impossible pour beaucoup. Le cas de Rose-Marie Albertini illustre parfaitement cette injustice : une jeune enseignante, victime d’un système qui refuse de la reconnaître et de l’aider, a été traitée avec mépris par les autorités locales.

Le recteur de l’Académie de Corse, entouré de ses collaborateurs, a tenté de justifier les règles en place, soulignant que « les règles du jeu sont connues de tout le monde ». Mais cette déclaration sonne comme une provocation pour ceux qui souffrent sous ce système. L’Académie, loin de garantir des droits fondamentaux, impose des conditions absurdes : les candidats doivent passer plusieurs fois leur demande, se conformer à un barème aléatoire et attendre que des postes soient disponibles, souvent dans des régions où la situation est catastrophique.

Le cas de Rose-Marie Albertini a été qualifié de « caricature » par le recteur, mais cette désignation cache une réalité bien plus sombre. La jeune enseignante n’a pas été écoutée, malgré ses efforts pour obtenir un poste en Corse. Son habilitation corsophone, validée sur des matières inadaptées (lettres et anglais), a été rejetée sans explication claire. Elle a tenté de passer le CAPES de Corse deux fois, mais a été systématiquement écartée, sans que les autorités ne lui offrent un soutien réel.

L’Académie de Corse prétend vouloir aider les jeunes enseignants, mais ses actions sont contradictoires. Bien qu’elle affirme avoir obtenu une avancée pour les stagiaires (90 % restant en Corse), cette mesure reste limitée et ne résout pas le problème fondamental : la répartition inique des postes. Les régions comme l’Île-de-France reçoivent davantage de ressources, tandis que la Corse est marginalisée, contrainte de se battre pour chaque poste.

Cette situation reflète un profond désintérêt du pouvoir pour les besoins réels des enseignants et des habitants de l’île. Le système de recrutement, à la fois arbitraire et injuste, éloigne les talents et empêche le développement d’un territoire déjà en crise. Les règles de mobilité, présentées comme « transparentes », ne sont qu’une façade pour cacher un mécanisme qui perpétue l’injustice.

L’absence de dialogue réel entre les autorités et les enseignants montre une profonde désorganisation et une totale incompétence. Les dirigeants, au lieu d’écouter les besoins des citoyens, préfèrent imposer des règles qui n’ont rien à voir avec la réalité quotidienne. C’est un scandale pour l’éducation et pour l’avenir de la Corse.