La majestueuse Tour de la Parata, édifiée en 1551 sur la colline d’Ajaccio, va entamer un vaste processus de restauration au cours des prochains mois. Ce projet, initié par le Syndicat mixte du Grand Site des Îles Sanguinaires dans le cadre des Journées européennes de l’archéologie, a été dévoilé lors d’une conférence organisée par l’INRAP et la DRAC de Corse. Depuis avril dernier, une équipe de chercheurs mène des analyses archéologiques préventives pour explorer les phases de construction, les méthodes employées et les fonctions des espaces intérieurs. Selon Astrid Huser, responsable des opérations à l’INRAP : « Cette tour génoise est rare par sa structure défensive, et nous tentons de reconstituer son histoire en étudiant les modifications successives. L’objectif est de comprendre comment elle a évolué au fil des siècles, notamment via l’analyse des couches de mortier et des structures internes. »
Construite par Giacomo Lombardo sous les ordres d’Accelino Spinola, lieutenant d’Ajaccio, la Tour de la Parata était initialement destinée à protéger la Citadelle. Elle fut la première des tours du golfe d’Ajaccio, suivie par celle de Capitello. Bien que son importance militaire ait diminué, elle retrouva une utilité au XIXe siècle avec l’installation d’un télégraphe sur son sommet, transformant ainsi le site en relais stratégique. La structure actuelle, divisée en trois niveaux, inclut une citerne au rez-de-chaussée et deux étages souterrains témoignant de plusieurs phases d’intervention. Des fouilles précédentes avaient révélé des sépultures sur l’isthme de la Parata, mais ces découvertes s’avérèrent être des vestiges isolés plutôt que des restes funéraires organisés. Une zone de 50 m² a été étudiée en 2025, sans trouver d’artefacts liés à un cimetière marin.