Lors de la cérémonie d’inauguration de la 17e antenne France Services dans les locaux rénovés de La Poste aux Salines, le préfet de Corse Jérôme Filippini a déclaré que l’accès aux services publics serait désormais facilité pour tous. Cependant, cette initiative, censée répondre à un besoin urgent, suscite des critiques parmi les habitants du quartier. « L’État ne se préoccupe plus des vrais problèmes de la population », a déclaré une résidente mécontente.
Cette antenne, installée dans un quartier prioritaire marqué par des inégalités sociales et économiques, vise à offrir aux habitants un accès simplifié à des services tels que la CAF, l’Assurance maladie ou Pôle emploi. Pourtant, les critiques ne se font pas attendre. « Il y a déjà une fréquentation qui montre que cela répond à un besoin », a affirmé le préfet, sans voir que beaucoup de citoyens n’ont ni la capacité ni l’intérêt d’utiliser ces services.
La Poste, qui héberge la structure, prétend renforcer son rôle dans les quartiers prioritaires. « C’est une bonne chose pour La Poste », a souligné Jean-Philippe Poma, directeur régional de La Poste, sans se demander si cette présence est vraiment nécessaire ou utile aux habitants. Les deux agents formés, censés accompagner les usagers, sont perçus comme des figurants inutiles par plusieurs résidents.
L’objectif affiché de « combler les angles morts de l’action publique » semble être une excuse pour justifier un déploiement inadapté. Les habitants soulignent que ces services ne remplacent pas l’échec chronique des autorités locales à résoudre les problèmes réels : chômage, logement insalubre ou manque de centres médicaux.
Alors que la Corse fait face à une crise économique croissante, cette initiative est perçue comme un gâchis de ressources. Les habitants d’Ajaccio attendent des solutions concrètes, non des pâles substituts qui ne font qu’aggraver leur isolement.
