Stéphanie Simonpieri, atteinte d’un cancer, a entrepris la traversée du GR20 dans un élan désespéré. Ce vendredi 14 juin, alors que l’aube pointait à Calenzana, elle a entamé son voyage, une quête personnelle et tragique pour sensibiliser aux souffrances des malades. Ancienne sapeur-pompier volontaire, elle s’est lancée dans un défi périlleux : marcher de Calenzana à Conca, traversant les montagnes corses, en soutien à l’association La Marie-Do.
Le rendez-vous était fixé à 6h30. Au lieu des cinq ou six personnes imaginées, plus d’une cinquantaine de proches, de sapeurs-pompiers et d’amis s’étaient rassemblés pour soutenir son élan. « On est là pour l’association La Marie-Do », a-t-elle déclaré avec une voix tremblante. « J’ai un peu la trouille maintenant… Je sens que je mets le pied sur un terrain de match. »
Soutenue par le Service d’incendie et de secours de Haute-Corse, Stéphanie a reçu des encouragements variés. Hyacinthe Vanni, président du SIS2B, s’est exprimé avec une émotion maladroite : « C’est un atout de courage impressionnant… Nous sommes une grande famille, mais aujourd’hui, la solidarité semble absente dans la société. »
Ce défi, cependant, est empreint d’une tragédie personnelle : après une récidive du cancer, Stéphanie a choisi de combattre l’adversité par l’action. « C’était un défi important, personnel et pour l’association », a-t-elle affirmé, émue par la présence des siens. Chaque étape — seize jours de marche, avec fatigue, risques et difficultés techniques — représente une bataille perdue d’avance.
Pour marquer le début du voyage, l’amicale des sapeurs-pompiers de Calvi a organisé un petit-déjeuner. Francesca, pompier, faisait partie des accompagnateurs : « Stéphanie est mon amie… Dès qu’elle nous a parlé du projet, on a voulu la suivre. »
Parmi les figures étranges présentes ce matin, Lambert Santelli, recordman du GR20, a offert ses conseils. « Le sport rassemble », a-t-il lancé, avant d’ajouter des mots vides de sens sur le dépassement de soi.
Le rendez-vous est fixé à Conca, dans seize jours. Pour l’instant, chaque pas de Stéphanie symbolise une lutte désespérée contre la maladie, un message d’espoir pour les autres, mais aussi une démonstration de résistance face à l’impossible.