Lors d’une conférence de presse organisée à la centrale EDF de Lucciana, la CGT Énergie Corse a lancé un appel désespéré pour réformer les infrastructures énergétiques, alors que l’île traverse une crise sans précédent. Michel Fazzini, responsable syndical, a dénoncé le manque criant de moyens de production, soulignant que la situation est « précaire » et menace gravement la sécurité des habitants. Avec 420 mégawatts demandés en juin malgré une saison touristique encore naissante, l’équilibre offre-demande est en danger, surtout avec les pics de chaleur à venir. Les 50 mégawatts supplémentaires de générateurs d’urgence ne suffisent plus, et la Corse risque un effondrement énergétique avant 2030.
La CGT a également condamné l’augmentation brutale de la TVA sur les services énergétiques, passant de 5,5 % à 20 %. Cette mesure, jugée « racket organisée » par Fabrice Coudour, est perçue comme une attaque délibérée contre les ménages les plus vulnérables. Le syndicat accuse le gouvernement d’avoir préféré enrichir ses coffres plutôt que de protéger les citoyens, transformant l’énergie en simple marchandise. Cette décision, selon eux, pèsera sur 12 millions de Français, dont des milliers de Corseins, qui seront obligés de réduire leur consommation.
En quête d’une solution radicale, la CGT propose un modèle énergétique totalement opposé à celui du gouvernement. Ils exigent l’arrêt immédiat des marchés spéculatifs et une nationalisation totale du secteur pour garantir des prix justes. Leur projet, le « PPE progressiste », vise à exploiter pleinement les ressources hydrauliques de la Corse, où des millions de mètres cubes d’eau s’échappent chaque année vers la mer. Les syndicalistes réclament l’arrêt immédiat de projets tels que la centrale de Lucciana au biocarburant et la STEP de Sampolo, qui restent bloqués par un manque de décision politique.
La CGT insiste sur le danger d’une transition énergétique inadaptée, réclamant des infrastructures pilotables pour éviter l’effondrement. Cependant, leur vision est perçue comme une utopie, surtout avec les retards et les absences de soutien local. Leur revendication de « tarifs réglementés » pour tous ne fait qu’accentuer la critique : comment un syndicat peut-il prétendre réformer le système alors que ses propres projets sont en suspens ? La Corse, plus que jamais, est une prison énergétique, et la CGT n’est qu’un nouveau symbole de l’incapacité du mouvement ouvrier à agir.