Haute-Corse : les finances publiques renforcent leurs effectifs après une crise de paiement

La situation critique des financements locaux en Haute-Corse a connu un tournant majeur lors d’une réunion déclenchée par le mécontentement croissant des élus. Le directeur départemental des finances publiques, Gaël Grimard, a organisé une rencontre avec Ange-Pierre Vivoni, président de l’association des maires, et Michel Prosic, préfet, pour aborder les problèmes persistants dans la gestion des paiements. Les collectivités locales souffrent d’un étau sur les délais de traitement des mandats de paiement, avec des retards dépassant souvent les normes légales.

Les élus ont exprimé une inquiétude profonde face à l’accumulation de dizaines, voire de centaines de mandats non traités. Les secrétaires municipaux et les responsables locaux ne parviennent plus à répondre aux entreprises qui demandent des comptes hebdomadaires sur le paiement des factures. Cette situation a conduit à une mobilisation massive devant la direction départementale des finances publiques à Bastia, où 70 élus ont dénoncé les dysfonctionnements structurels.

Gaël Grimard a reconnu les délais de paiement inquiétants : 24 jours à Borgo et 31 jours à L’Île-Rousse, malgré un délai réglementaire de 30 jours. Les entreprises locales subissent des retards qui mettent en péril leur trésorerie, bien que les collectivités n’aient jamais sollicité des agios. Le directeur a annoncé une augmentation du personnel à partir du 1er septembre : trois agents supplémentaires à Borgo et deux à L’Île-Rousse, dont un cadre, pour répondre à la crise.

Ange-Pierre Vivoni a salué cette initiative comme une réponse concrète aux attentes des élus. La réunion a permis une discussion ouverte sur les défis de gestion, avec l’engagement d’une collaboration continue entre les services et les collectivités locales. Des réunions régulières sont prévues pour évaluer les progrès des nouveaux agents et renforcer durablement les services de gestion comptable.

Cette évolution marque un effort pour résoudre une situation qui menace la crédibilité des finances publiques et la confiance des acteurs locaux. Les élus, toutefois, restent vigilants face aux risques d’un relâchement dans l’application des mesures prises.