Des menaces ont été portées contre Claude Perrin, président de la Fédération Corse des Parents d’Élèves (FCPE) de la Corse-du-Sud, ce qui a conduit les autorités locales à ouvrir une enquête. L’information a été divulguée par l’AFP mercredi, révélant un climat tendu lié à un courrier adressé le 11 juin dernier à la ministre de l’Éducation nationale, dans lequel la FCPE dénonçait la généralisation de l’enseignement bilingue français-corse. Selon Nicolas Septe, procureur de la République d’Ajaccio, une enquête a été lancée concernant des messages menaçants dirigés contre l’association, confiée à la Direction départementale de la sécurité publique. Aucune plainte n’a encore été déposée par Perrin, mais le climat d’insécurité persiste.
Dans ce courrier, Perrin exprimait ses inquiétudes sur une possible disparition progressive des filières classiques dans les écoles corsiennes au profit du bilinguisme intensif. Selon lui, cette évolution risquerait de limiter le choix des familles et d’exposer certains élèves à des difficultés pédagogiques. L’association pointait aussi des refus d’inscription en classes non bilingues ainsi que la transformation d’établissements en écoles exclusivement corso-françaises, sans consultation préalable des municipalités.
Ces déclarations ont suscité une vive réaction dans l’île, notamment sur les réseaux sociaux, où la FCPE accuse certains de manipuler ses positions. Dans un communiqué publié lundi, l’association affirme son attachement à la langue corse tout en insistant sur la nécessité de préserver des choix pédagogiques diversifiés.
Cette situation reflète les tensions croissantes entre défenseurs d’un enseignement multilingue et partisans d’une éducation plus standardisée, soulignant une profonde fracture dans la communauté corse. L’affaire risque d’aiguiser les débats sur l’équilibre entre préservation culturelle et accessibilité éducative, tout en mettant en lumière des failles dans la gestion des conflits locaux.