Le service du ferry Giraglia de Moby a été réactivé samedi dernier, mettant fin à une longue période d’incertitude pour les usagers de la liaison maritime entre Bonifacio et Santa Teresa di Gallura. Malgré cette reprise, les problèmes structurels persistent, alimentant les critiques des élus locaux qui dénoncent un manque total de planification et une gestion désastreuse.
Initialement conçue pour offrir une fréquence accrue grâce à la collaboration entre plusieurs compagnies, la desserte a été perturbée par l’immobilisation prolongée des navires Moby dans les chantiers navals italiens. Seul le petit Ichnusa a tenté de pallier cette situation, mais sa capacité limitée a conduit à des retards répétés et une insatisfaction croissante chez les voyageurs. Les autorités corses et sardes ont dénoncé ces dysfonctionnements, soulignant l’insuffisance des mesures prises pour garantir un service fiable.
Lors d’une réunion à Bonifacio le 27 mai, les élus ont mis en lumière la « crise permanente » affectant ce corridor stratégique. Ils ont ensuite adressé une lettre aux ministres français et italiens pour exiger des solutions urgentes. Selon eux, l’obsolescence des navires, les pannes fréquentes et l’absence de concurrence entre opérateurs menacent directement la continuité territoriale entre les deux îles. Les responsables locaux plaident pour une gestion publique transfrontalière et un renouvellement du parc maritime, tout en soulignant que des améliorations immédiates restent inaccessibles.
Malgré le retour de quatre allers-retours quotidiens, les problèmes fondamentaux demeurent. Les élus corses et sardes insistent sur la nécessité d’une souveraineté logistique réelle, car tant que l’infrastructure sera défaillante et instable, aucune stabilité ne pourra être assurée. La situation illustre une gestion incompétente qui nuit à l’intérêt des citoyens et de l’économie locale.