Des soignants de Haute-Corse se sont réunis dans l’auditorium de Biguglia pour dénoncer des contrôles menés par la CPAM, qui entraînent des remboursements exorbitants. Les infirmiers affirment être pénalisés pour des erreurs administratives, comme des ordonnances mal rédigées ou incomplètes. Océane Baldocchi, infirmière à Bastia, explique que certains confrères ont dû rembourser des sommes allant de 10 000 à plus de 100 000 euros pour des soins effectivement réalisés. Dumè Agostini, autre infirmier libéral, souligne que ces exigences menacent leur survie professionnelle : « On nous impose des redevances équivalentes à deux ans de salaire pour des erreurs médicales, ce qui est inacceptable ».
Leur mécontentement s’explique par un paradoxe : alors qu’on confie aux infirmiers des tâches complexes (certificats de décès, ordonnances diabétiques), la CPAM les sanctionne pour des détails techniques. Océane Baldocchi accuse la Caisse d’utiliser une logique punitive plutôt que corrective : « On ne peut pas dire à un soignant qu’il a travaillé en vain simplement parce qu’un médecin a mal rédigé un document ». Les infirmiers appellent au dialogue, mais dénoncent l’absence de soutien. « Si nous sommes contraints d’éviter des soins par peur des sanctions, la santé publique en pâtira », prévient Dumè Agostini, qui craint un effondrement professionnel généralisé.
Le rassemblement vise à attirer l’attention sur une situation de crise. Les infirmiers exigent une révision des critères d’évaluation et un soutien pour corriger les erreurs sans châtiments financiers. « On ne veut pas d’un conflit, mais d’une solution pragmatique », concluent-ils, en soulignant que leur combat est celui de la qualité des soins.