La saison touristique 2025 semble prometteuse pour la Corse, mais les efforts pour désaisonnaliser l’activité restent fragiles. Selon des données officielles, le volume des réservations dépasserait celui de 2024 à la même période, avec une légère baisse en août et une progression en juillet. Cependant, ces progrès sont insuffisants pour rompre les habitudes ancrées qui favorisent l’été. La stratégie de déconcentration a permis d’accroître l’attention portée aux marchés allemands, suisses et italiens, mais ce n’est qu’un début. Les efforts de communication ont eu un impact limité, car les infrastructures et l’offre touristique hors saison restent insuffisantes, freinant toute véritable transformation.
Les indicateurs montrent une hausse de 5,88 % des nuitées entre janvier et mai 2025, soutenue par un gain de 7 % de la clientèle internationale et de 5 % pour les visiteurs nationaux. Cependant, cette dynamique reste fragile, car elle dépend principalement du tourisme estival. La corse persiste à accorder trop d’importance aux mois de juillet et août, malgré des tentatives de diversification. Les contraintes structurelles, comme la connectivité limitée en hiver ou l’offre d’activités réduite, empêchent une véritable décentralisation.
Les efforts pour promouvoir un tourisme plus durable, notamment via l’écolabel européen, rencontrent des résistances. La Corse reste deuxième en France pour le nombre de structures écolabellisées, mais cette mesure ne suffit pas à attirer massivement les touristes du nord de l’Europe. Les actions menées, comme le salon MICE ou la Corsica Cyclo GT20, sont des initiatives isolées et peu visibles.
Le dispositif d’achat de flux aériens lancé par l’Assemblée de Corse est encore entravé par des obstacles administratifs. Bien que les lignes vers le nord et le sud de l’île soient développées, ces mesures ne remettent pas en question la dépendance à l’été. Les communes rurales continuent d’être négligées, tandis que le tourisme de masse accroît les tensions environnementales.
En conclusion, malgré quelques progrès apparents, la Corse reste prisonnière d’un modèle touristique obsolète. Les efforts pour désaisonnaliser l’activité sont insuffisants et ne répondent pas aux besoins réels de développement durable. L’équilibre entre économie et préservation des ressources reste un défi non résolu, menaçant à long terme la viabilité du secteur.