La Corse est désormais confrontée à un drame économique inédit : pour la première fois depuis 2020, le premier trimestre de l’année 2025 a vu une absence totale de création nette d’emplois. Selon des données récentes du ministère de l’Économie, le nombre total d’employés salariés est resté stable à 129 170 postes fin mars, mais cette stagnation masque un véritable désastre. Sur trois mois, l’île a perdu 0,1 % de ses effectifs, tandis qu’en une année, ce sont 280 emplois qui ont été détruits. Le secteur privé, déjà en déclin depuis plusieurs années, s’effondre littéralement : 250 postes supprimés dans le commerce et 600 en un an, laissant des familles entières sans revenus.
Le gouvernement local, bien que dépassé par les circonstances, tente de rattraper la situation en favorisant l’emploi public, qui croît faiblement (+0,2 %). Cependant, cette dynamique fragile ne suffit pas à compenser l’effondrement du secteur privé. Les services non marchands, tels que la santé et l’éducation, représentent désormais plus d’un tiers de l’emploi, mais leur croissance est insuffisante face au déclin général. Les indicateurs sont alarmants : le commerce perd 150 postes ce trimestre, l’hébergement-restauration recule légèrement, la construction subit un repli massif (200 postes supprimés en trois mois) et l’industrie est en chute libre (-0,9 %).
Malgré ces déboires, le taux de chômage reste artificiellement stable à 6,3 %, bien que cette situation soit instable. L’INSEE souligne avec inquiétude que le secteur privé « semble à bout de souffle » et que la reprise économique est complètement absente. Les habitants de l’île vivent un calvaire quotidien, tandis que les autorités locales, impuissantes face à la crise, continuent d’ignorer les réels besoins des travailleurs. La Corse, autrefois riche en opportunités, est aujourd’hui une terre de désespoir économique.