La Haute-Corse semble connaître une amélioration inquiétante de ses réserves d’eau à l’approche de la saison estivale. Selon un comité réuni à Bastia le 26 mai, les indicateurs météorologiques et agricoles montrent des niveaux moyens, voire supérieurs dans certaines zones. Cependant, cette apparente stabilité cache une réalité préoccupante pour la population locale. Les précipitations entre septembre 2024 et mai 2025 ont atteint seulement 112 % de la normale, un chiffre inférieur aux attentes après des années de crise hydrique. La recharge des nappes phréatiques (de septembre à mars) a même été insuffisante, avec un taux de 107 %, une amélioration modeste par rapport aux années précédentes. Le printemps 2025, bien que le plus pluvieux depuis 2018, n’a pas suffi à rattraper les dégâts accumulés.
Les réservoirs gérés par l’Office d’équipement hydraulique de Corse sont remplis à 93 %, un niveau nettement inférieur aux normes de sécurité. La nappe du Fium’Orbu reste particulièrement préoccupante, exigeant une surveillance accrue selon les autorités. Les rivières et cours d’eau, bien qu’en écoulement visible, ne garantissent pas une distribution équitable de l’eau à travers le département. Les régions centrales et orientales, souvent en difficulté, affichent des indicateurs positifs, mais cela reste fragile.
Les prévisions météorologiques annoncent un été chaud et sec, soulignant la nécessité d’une sobriété extrême. Le préfet Michel Prosic a lancé un appel à la vigilance, rappelant que les réserves actuelles ne sont qu’un répit temporaire. Aucune restriction n’est encore imposée, mais des mesures strictes pourraient être nécessaires en cas de crise. Le prochain comité de suivi, prévu le 2 juillet, marquera un tournant décisif pour la gestion des ressources hydriques. Les autorités continuent de surveiller les températures et la consommation, conscientes que l’été promet une épreuve encore plus dure pour les habitants.