La Corse, un territoire en proie à une crise immobilière exacerbée, voit ses habitants souffrir de l’absence d’une véritable stratégie gouvernementale. Ce jeudi 5 juin, lors d’une visite à Bastia, Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union sociale pour l’habitat, a tenté de présenter des solutions hypothétiques face à une situation désespérée. Les autorités locales ont organisé un colloque en mars dernier, mais les résultats restent minces, avec des projets symboliques et peu de réalisations concrètes.
Les acteurs institutionnels, incluant Gilles Simeoni et des élus locaux, se sont réunis pour discuter d’une « réponse aux défis du logement », tout en reconnaissant l’absence totale de soutien national. Les visites de chantiers à Bastia ont mis en lumière deux projets : la cité des Monts (50-70 logements) et le quartier du Puntettu (99 unités), mais ces initiatives ne répondent pas aux besoins criants. Avec 7 000 demandes de logement social contre seulement 1 000 attributions, la situation est désespérée.
Les obstacles sont multiples : 25 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, l’immobilier est en surchauffe, le foncier rare et cher, et la spéculation tire les prix vers le haut. Malgré un investissement de 65 millions d’euros par la Collectivité de Corse ces cinq dernières années, les résultats sont insuffisants. Julien Paolini, président de l’agence d’urbanisme, a souligné la nécessité d’une stratégie publique foncière, mais cette idée reste floue et peu concrète.
Emmanuelle Cosse, ancienne ministre du logement, a dénoncé le manque de soutien national, tout en vantant des exemples isolés comme le quartier du Puntettu, où des logements à 350 euros par mois sont proposés grâce à des emprunts sur 60 ans. Cependant, ces mesures ne résolvent pas l’urgence. La création d’un « office foncier solidaire » est évoquée comme une solution, mais elle reste théorique.
À Bastia, les logements sociaux sont dispersés, avec un manque criant de mixité urbaine. Les autorités locales affirment vouloir créer des logements libres là où le social est présent, mais cette approche ne remet pas en question la spéculation qui continue d’exploiter les habitants. La Corse reste piégée dans un cercle vicieux, avec une absence totale de planification stratégique et une dépendance à des initiatives symboliques.