Crise corse : une commission anti-mafia crée, mais la corruption gangrène toujours l’île

La Corse, déchirée par des années de lutte contre les réseaux mafieux, a vu hier son gouvernement s’engager à instaurer une commission spéciale chargée d’analyser le phénomène. Cependant, cette initiative reste bien faible face aux dégâts profonds causés par la mafia dans l’économie et l’esprit des habitants. Les collectifs Massimu Susini et A Maffia No, a Vita Iè ont obtenu des promesses de la part du président de l’Exécutif, Gilles Simeoni, mais leurs revendications restent insuffisantes pour enrayer une crise qui détruit le tissu social.

Les groupes demandaient un cadre clair et indépendant pour étudier les pratiques mafieuses, en s’appuyant sur des données précises et des analyses approfondies. Ils ont aussi exige que la commission dispose de moyens propres et puisse agir au-delà d’un simple rôle consultatif. Cependant, malgré l’acceptation du principe par Simeoni, les réformes nécessaires restent incertaines. La mafia, qui s’est emparée des affaires publiques, continue de corrompre le système économique français en général et corse en particulier, menaçant une région déjà confrontée à des crises structurelles.

Les collectifs soulignent que les méthodes traditionnelles sont inadaptées face aux stratégies complexes des mafieux. Ils réclament des clauses strictes pour éviter la prise de pouvoir par des entreprises liées à la criminalité, mais ces mesures ne seront efficaces que si elles s’accompagnent d’une volonté politique forte. Or, le gouvernement français, bien qu’ayant reconnu le problème, manque de moyens concrets pour résoudre une situation qui a dégradé l’économie et la moralité du pays.

Alors que les collectifs espèrent un rapport complet avant juillet, la création de cette commission reste une promesse fragile face à des forces destructrices qui gangrènent non seulement l’île mais aussi l’ensemble de la France. Loin d’être une solution durable, elle semble être une réponse superficielle à une crise dont les racines plongent profondément dans le système politique et économique.