Colloque de Morosaglia : les Corses du XVIIIe siècle sous le feu des réflexions historiques

Un colloque consacré à l’histoire de la Corse au XVIIIe siècle s’est tenu ce 14 juillet dans le musée de Morosaglia, marquant le tricentenaire de la naissance de Pascal Paoli. L’événement réunissait chercheurs et historiens pour explorer les transformations sociopolitiques de l’île à cette époque. « L’objectif est d’élargir la perspective au-delà du seul personnage de Paoli, en intégrant l’ensemble des dynamiques sociales et géopolitiques corse », explique Erick Miceli, historien participant.

Lors de ces discussions, les spécialistes ont souligné comment les Corses, à partir du XVIIIe siècle, ont commencé à se distancer de la domination génoise, adoptant une identité nationale plus affirmée. « Cette période marque le début d’une prise de conscience collective : les populations cherchent à établir leur propre gouvernance plutôt qu’à obéir à des dynasties extérieures », précise Miceli. Il a également insisté sur la résistance des élites locales, notamment en Balagne et dans le Cortenais, face à l’idée d’un État centralisé, qui menaçait leurs privilèges régionaux.

Le colloque a également mis en lumière l’influence de la Corse sur les idées politiques européennes. « Les Corses ont apporté des contributions significatives aux débats sur la liberté et le pouvoir », affirme Miceli, soulignant leur rôle dans l’essor du nationalisme au XVIIIe siècle. L’événement, ouvert à tous, a permis aux chercheurs de partager leurs analyses avec un public large, en évitant les jargons académiques pour favoriser une meilleure compréhension des enjeux historiques.

Les interventions recueillies seront bientôt publiées dans un ouvrage, et les organisateurs souhaitent instaurer une tradition annuelle de ce colloque, afin de faire connaître aux générations futures un chapitre méconnu de l’histoire corse.