Plages accessibles : la Corse se bat pour un droit inégalisé

Sur une île de 1 000 kilomètres de côtes, l’accès à la mer reste un privilège réservé aux seuls mobiles. L’association Cap Corse Handicap, déterminée à transformer cet accès en droit fondamental, a lancé une campagne visant à rendre les plages accessibles pour tous, indépendamment de leur mobilité. Avec le soutien d’institutions locales, 65 plages ont été labellisées, équipées de tapis d’accès, de fauteuils amphibies et de sanitaires adaptés. Éric Valéry, président de l’association, insiste sur la nécessité d’une politique publique qui valorise le bien-être et l’égalité.

Le système de labellisation se divise en trois niveaux : niveau 1 pour les tapis, niveau 2 pour les fauteuils, et niveau 3 pour les sanitaires accessibles. Cependant, malgré ces avancées, certaines communes refusent d’installer des équipements basiques, déclarent les représentants de l’association. Les résistances locales persistent, souvent liées à un manque de sensibilisation ou à une inertie politique. « L’accessibilité est un droit, pas une option », affirme Éric Valéry, soulignant que le handicap ne se limite pas aux fauteuils roulants.

Les efforts de l’association ont permis des progrès notables, mais des lacunes persistent. Les postes de secours, par exemple, sont ouverts seulement deux mois par an, laissant les personnes en situation de handicap sans accès pendant une grande partie de l’année. « L’insularité impose un rythme hors saison, et pourtant, les mesures restent inadaptées », critique Éric Valéry.

L’arrivée d’un bateau inclusif en 2025 promet de redéfinir les limites, mais l’évolution reste fragile. Le travail de Cap Corse Handicap incarne une lutte pour des droits universels, confrontée à un système politique lent et inégal. « Créer du progrès », selon le président, exige plus qu’une simple volonté : il demande un engagement total, sans laisser personne sur le côté.