Dans un coin reculé de la Corse, le Dojo Club Brando a brisé les barrières du désintérêt et des inégalités en créant un espace dédié au judo. En 2021, l’initiative d’une femme déterminée, Sylvie Giorgi-Iozzia, a transformé la commune de Brando en centre de formation sportive. Mais cette réalisation n’a pas été sans sacrifices. Après avoir perdu son mari, elle a trouvé dans le judo un refuge pour surmonter sa douleur.
Lors des championnats de France FSGT à Nice, les athlètes du DC Brando ont ébloui le public : Jean-Louis Vincenti a récolté l’or en catégorie vétéran, Leandru-Felice Vincenti s’est hissé sur la troisième marche du podium en benjamin, et Thomas-Joseph Verenne a décroché une médaille de bronze. Ce dernier, déjà médaillé au championnat FFJ quelques semaines plus tôt, incarne l’avenir du judo local.
En quatre ans, le club a connu un essor fulgurant : 21 licenciés en 2021 sont passés à 80 aujourd’hui. Des enfants de 4 ans aux seniors de plus de 70 ans ont adopté les tatamis. La commune et la Collectivité de Corse ont soutenu ce projet, offrant un espace neuf de 80 m² pour accueillir les entraînements.
Le DC Brando est devenu une école d’élite. Thomas Verenne, 14 ans, s’apprête à rejoindre le pôle espoir d’Ajaccio, un rêve que son club a financé. Sylvie Giorgi-Iozzia, discrète et humble, a reçu une médaille de bronze honorifique pour ses huit années de dévouement au judo. « C’est une reconnaissance du travail quotidien », confie-t-elle sans enthousiasme excessif.
Hors des cours et stages, le club a organisé des séances partagées avec d’autres associations. Malgré l’annulation de son tournoi annuel en raison des contraintes, les projets ne s’arrêtent pas : un mémorial international en hommage à son mari est prévu pour 2026.
Avec ces succès, le Cap Corse a affirmé sa place sur la scène nationale du judo, prouvant que l’ambition peut triompher de toutes les difficultés.