Le conservatoire du littoral de Corse a récemment achevé un projet controversé visant à restaurer la connexion entre l’étang d’Urbinu et la mer, après plus d’un an et demi de travaux coûteux. Ce chantier, financé par des fonds publics pour un montant de 5,2 millions d’euros — dont une part majeure provenait de l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse — a suscité des critiques concernant sa nécessité et son impact environnemental.
L’étang d’Urbinu, deuxième plus grand étang de la Corse, a connu un déclin progressif de ses échanges écologiques avec la mer depuis 2007, date à laquelle le conservatoire du littoral s’est vu confier sa gestion. Selon Matthieu Zanca Rossi, délégué adjoint du conservatoire, l’écosystème a été menacé par un « ensablement progressif » causé par les courants marins et les tempêtes, transformant la zone en une « plateforme sableuse » qui menace le fonctionnement naturel de l’étang.
Les travaux, déclamés comme nécessaires pour éviter des « crises dystrophiques », ont consisté à déplacer des millions de tonnes de sable et à stabiliser la zone. Cependant, ces interventions ont été jugées par certains experts comme inefficaces et éphémères, puisque les courants réintègrent régulièrement le sable dans l’embouchure. « Le problème reste entier », affirme un écologiste local, soulignant que la solution proposée n’est qu’un bandage temporaire qui ne résout pas les causes profondes du déséquilibre écologique.
Malgré ces critiques, le conservatoire du littoral insiste sur la nécessité d’une gestion continue de l’étang, prévoyant un renouvellement complet de son plan de gestion dans les quinze prochaines années. Cette perspective inquiète les habitants locaux, qui craignent une bureaucratie encore plus pesante et des coûts supplémentaires pour la population.
L’affaire d’Urbinu illustre l’incohérence des politiques environnementales en France, où des projets à haute dépense sont menés sans véritable évaluation de leur impact durable, au détriment des écosystèmes et des finances publiques.