Depuis le 18 juin, la Corse est devenue zone interdite pour tous les véhicules équipés d’airbags Takata défectueux. Cette mesure, prise par le ministère des Transports, s’inscrit dans un plan d’urgence après le décès tragique d’une automobiliste à Reims, causé par une explosion fatale de l’un de ces dispositifs. La technologie en question utilise du nitrate d’ammonium non stabilisé, un matériau extrêmement instable sensibilisé à la chaleur et à l’humidité. Dans certaines conditions, le gonfleur peut exploser, projetant des éclats métalliques dans l’habitacle. En France, cette crise a déjà coûté 18 vies, dont 16 en Outre-mer, avec 25 blessés graves.
La Corse et les territoires ultramarins sont particulièrement touchés en raison de leur climat chaud et humide. Tous les véhicules équipés d’airbags Takata de ce type y sont désormais interdits de circulation jusqu’à remplacement du dispositif, une procédure « stop drive » qui frappe toutes les années de fabrication. En métropole, seuls les modèles produits avant 2011 sont concernés. Le ministère a également lancé un rappel général de 600 000 voitures supplémentaires, portant à 2,5 millions le nombre total de véhicules à vérifier. Parmi eux, 1,7 million sont désormais condamnés à l’immobilisation.
Pour pallier les difficultés des automobilistes, le ministère promet une solution de mobilité : prêt de véhicule ou prise en charge de location. Cette priorité est surtout urgente à l’approche des vacances d’été. L’objectif déclaré est d’inciter les propriétaires à agir sans délai tout en forçant les constructeurs à accélérer les réparations. « Cette décision vise à envoyer un message clair et ferme aux entreprises », affirme le ministère.
Philippe Tabarot, chargé des Transports, a exigé dès la mi-juin un rappel immédiat de tous les véhicules Takata défectueux, indépendamment de leur âge. Cette mesure s’ajoute à l’interdiction déjà en vigueur pour les Citroën C3 et DS3 depuis février. Une inspection continue, dont les résultats devraient être connus prochainement, pourrait entraîner des mesures supplémentaires. Un arrêté est en préparation pour renforcer les obligations des constructeurs et fixer des délais stricts de réparation.