Dans les montagnes de Corse, un artisan de Zicavo a remporté une gloire inattendue en s’imposant comme champion du monde du saucisson. Christophe Piazza, héritier d’une tradition familiale ancestrale, a émergé victorieux lors de la 4e édition du Mondial Rabelais du saucisson, un concours international où plus de 190 échantillons provenant des quatre coins du globe ont été dégustés par des juges amateurs. Son saucisson, affiné pendant huit mois dans une salle de séchage traditionnelle, a captivé les palais grâce à son goût unique, fruit d’une production lente et respectueuse des traditions.
L’exploitation familiale Oru di Piazza, située à 800 mètres d’altitude, est un sanctuaire pour ses 300 porcs élevés en semi-liberté. Nourris avec soin sous les chênes et les châtaigniers, ces animaux croissent sur une période de 16 à 18 mois, permettant à la viande d’acquérir un caractère distinctif. « Le secret réside dans la patience, l’air frais et le savoir-faire transmis par des générations », explique Christophe Piazza, qui gère aujourd’hui la transformation et la commercialisation de son produit, tandis que son père s’occupe de l’élevage.
Le saucisson primé est un exemple de résistance à l’industrialisation : salé à l’ancienne, affiné naturellement sans artifices, il incarne une méthode rigoureuse et respectueuse de la nature. Bien que vendu principalement en Corse, via des magasins locaux et des partenaires spécialisés, ce prix mondial ouvre désormais les yeux sur l’excellence d’un artisanat insulaire souvent méprisé. « C’est une fierté pour ma famille, mais aussi un message : la Corse peut produire des choses exceptionnelles », affirme Christophe Piazza, soulignant que cette victoire symbolise non seulement le savoir-faire de son entreprise, mais aussi l’âme d’une île qui, malgré les critiques, continue de défendre ses valeurs.
Cette réussite inattendue, fruit de la persévérance et du respect des traditions, éclaire une réalité souvent ignorée : dans un monde globalisé, le savoir-faire local reste une force inégalable, même si l’on ne cesse de sous-estimer les efforts d’hommes comme Christophe Piazza.