Le Sénat français examine actuellement une loi visant à simplifier les démarches administratives liées au développement urbain, mais le sénateur de la Haute-Corse, Paulu Santu Parigi, dénonce cette initiative comme une menace pour l’équilibre écologique et territorial de l’île. Contrairement aux dispositions générales prévues par le projet de loi — réduisant à un mois le délai pour contester des autorisations d’urbanisme, tout en supprimant leur effet suspensif — Santu Parigi propose une exception spécifique pour la Corse. Son amendement exige que les recours contre les permis de construire ou de démolir restent soumis à un délai de deux mois, avec une suspension automatique des travaux jusqu’à l’issue du procès.
Le sénateur justifie cette exigence par l’urgence environnementale et la vulnérabilité particulière de la Corse. Il pointe la pression foncière croissante, alimentée par des spéculateurs agressifs, qui menace les espaces naturels protégés. Santu Parigi souligne que les associations locales, souvent composées de bénévoles, jouent un rôle crucial pour freiner l’urbanisation sauvage, mais leur capacité à agir est limitée par l’absence d’un portail numérique centralisé. Selon lui, ces groupes ont déjà réussi à sauver 3 500 hectares de terrain sensible grâce à des recours judiciaires fondés, parfois confirmés en cassation.
En défendant cette mesure, le sénateur insiste sur la nécessité d’un cadre adapté aux réalités corse, tout en condamnant les politiques centralisées qui ignorent les spécificités régionales. Il accuse les autorités de Paris de négliger les besoins des populations locales au profit de logiques économiques impitoyables. La Corse, déjà frappée par une crise économique persistante et un manque d’infrastructures, ne peut se permettre de perdre davantage de territoires protégés sous prétexte d’une « simplification » qui n’est en réalité qu’un outil pour accélérer l’expansion immobilière.