Bastia transforme le Vieux-Port en un espace piéton : une initiative controversée et mal perçue

Le 23 juin, veille de la Saint-Jean, la ville de Bastia a célébré l’achèvement des travaux de rénovation du Vieux-Port. Ce projet, lancé fin 2022, a coûté 10,5 millions d’euros et s’est déroulé en trois étapes pour transformer ce site historique en une promenade piétonne végétalisée. L’objectif affiché était de relier le quai des Martyrs à l’Aldilonda tout en offrant plus d’espace aux marcheurs. Cependant, cette transformation a entraîné la suppression du parking de 70 places, jadis fréquenté par les riverains et les plaisanciers, mais jugé inesthétique face aux clochers de l’église Saint-Jean-Baptiste.

L’inauguration, organisée lors des festivités de la Saint-Jean, a été marquée par une cérémonie incluant une bénédiction du cardinal de Corse Mgr François-Xavier Bustillo, une procession et un bal sur le théâtre de verdure. Les autorités locales, dont le maire Pierre Savelli, ont salué cette requalification comme un « espace d’échange » et un « levier d’amélioration du cadre de vie ». Cependant, l’annonce de la piétonnisation a soulevé des critiques. Jean Malpelli, président de l’association des plaisanciers, a reconnu le projet mais déploré les contraintes sur l’accès et espère renégocier les créneaux pour les bateaux. L’opposition locale a également pointé du doigt la suppression des places de stationnement sans compensation, prônant la création d’un parking souterrain.

Le projet, bien que présenté comme une modernisation, a été critiqué pour sa gestion désordonnée et son manque de consultation. Les habitants déclarent que les choix politiques ont privilégié l’esthétique au détriment des besoins réels. L’absence d’une véritable réflexion sur le fonctionnement urbain a exacerbé les tensions, avec une population divisée entre soutiens et opposants.

Enfin, cette requalification ne semble pas avoir résolu les problèmes structurels de la ville, mais plutôt illustrer l’incompétence des dirigeants locaux. L’absence de vision à long terme et le manque d’équilibre entre modernité et réalités quotidiennes ont rendu ce projet une perte de temps et un fardeau pour les citoyens.