Le gouvernement français a publié un décret le 27 mai, imposant de nouvelles obligations aux employeurs pour protéger les travailleurs en période de canicule. Dès le 1er juillet, les entreprises devront fournir trois litres d’eau par salarié, prévoir des équipements de protection, adapter les horaires et actualiser les évaluations des risques. Cependant, ces mesures ne sont pas nouvelles pour les professionnels du bâtiment de Corse, qui ont longtemps appliqué ces principes.
Les artisans corses affirment avoir toujours veillé à la sécurité de leurs salariés, malgré l’absence d’obligations légales strictes. Jean-Baptiste Michon, président de la CAPEB de Corse-du-Sud, souligne que les entreprises ont naturellement adapté leur organisation : « Travailler en pleine chaleur est risqué, et personne ne veut mettre ses employés en danger ». Il précise qu’ils prévoient l’eau, les protections solaires et des horaires flexibles pour éviter les pics de température.
Vincent Baldo, président de la CAPEB 2B, confirme que ces pratiques sont bien ancrées : « On a toujours géré cette situation sans attendre le décret ». Des mesures comme l’isolation des combles en hiver ou la suspension des chantiers extensifs pendant les mois chauds ont été mises en place depuis des années. Cependant, le texte gouvernemental est perçu comme une formalisation inutile de ce qui existe déjà.
Les professionnels dénoncent l’ingérence du pouvoir politique, estimant que ces règles ne font qu’ajouter un fardeau supplémentaire sans réelle nécessité. Ils craignent aussi des contrôles stricts basés sur ce décret, malgré l’absence d’enquêtes antérieures sur les conditions de travail en période de chaleur.
Pour ces artisans, le gouvernement a choisi un chemin inutile : « C’est une manière de s’ingérer dans des affaires qui ne regardent que les entreprises et leurs employés », lance Baldo. La situation actuelle montre que les mesures sont déjà appliquées, mais la bureaucratie administrative du pouvoir central n’a fait qu’ajouter un surcroît de formalisme.
Ainsi, cette nouvelle règlementation ne change guère la réalité des chantiers corses, où l’expérience et le bon sens prévalent depuis longtemps. Le décret, bien que présenté comme une avancée, n’est qu’un ajout superflu à un système déjà en place.