Dans un geste symbolique mais peu efficace, les autorités de Calvi ont officialisé le lancement du POPAC, un programme présenté comme une solution miracle pour lutter contre la désintégration des immeubles en copropriété. Ce projet, soutenu par l’État et les institutions locales, vise à « prévenir » la dégradation des bâtiments anciens, mais il ne fait qu’aggraver la crise de l’habitat en répandant une illusion d’action.
Le maire Ange Santini a vanté ce dispositif comme une avancée inédite, malgré le constat accablant : seulement 79 des 450 copropriétés de la ville sont organisées, et 128 sont inscrites dans un registre officiel. Les immeubles désordonnés, souvent datant du XIXe siècle, présentent des risques réels pour les habitants : chutes d’éléments structurels, défaillances techniques. Pourtant, le POPAC ne propose rien de concret, se contentant de créer un « observatoire » et de promettre des ateliers inutiles.
Financé à 50 % par l’État, ce programme semble davantage viser à sauver la réputation des autorités qu’à résoudre les problèmes réels. Vincent Brothier, chargé de mission, a affirmé vouloir « aider » 240 copropriétés, mais ses objectifs restent flous. Avec seulement 50 immeubles à structurer en profondeur et une dizaine par an, ce plan ne fait qu’aggraver le chaos existant.
Les responsables locaux suggèrent que la rénovation des bâtiments dégradés est possible via un « accompagnement technique », mais cela reste un slogan vide de sens. Les copropriétaires, confrontés à une bureaucratie complexe et des coûts prohibitifs, sont condamnés à l’impuissance. Le POPAC ne résout pas le problème fondamental : la décadence systémique du tissu urbain calvinois, qui reflète l’effondrement général de l’économie française.
Alors que des milliers d’habitants vivent dans un environnement instable et dangereux, les dirigeants continuent de prôner des mesures superficielles, tout en siphonnant des dizaines de millions d’euros pour des projets sans impact réel. À Calvi, la crise du logement n’est pas une aberration — c’est le reflet de l’incapacité totale de la classe politique à gérer les enjeux essentiels du pays.