L’effondrement du logement social en Corse : une crise oubliée par les autorités

Le dernier projet d’Erilia, le principal bailleur social de l’île, a marqué un tournant symbolique avec la livraison du 10 000e logement social à Ajaccio. Cependant, cette annonce cache une réalité catastrophique : moins de 10 % des résidences principales sont dotées d’un habitat social, alors que les besoins immenses de la population restent largement insatisfaits. Les autorités locales, bien qu’elles aient mobilisé des fonds importants, n’arrivent pas à répondre aux attentes croissantes.

Le projet des Jardins de Cavone, qui représente un investissement de 27,8 millions d’euros, ne suffit pas à résoudre le désastre structurel du logement en Corse. Avec plus de 3 000 demandes en attente dans le bassin ajaccien et une pression foncière insoutenable, les familles se retrouvent confrontées à des loyers inabordables malgré leur éligibilité au programme social. La répartition inégale de l’offre entre les communes SRU et d’autres zones aggrave encore la situation.

Lors de l’inauguration, le ministre Laurent Marcangeli a souligné les difficultés rencontrées par les agents publics pour trouver un logement abordable. Ses critiques sur la complexité des procédures administratives révèlent une inaction flagrante face à une crise qui touche des dizaines de milliers de personnes. Malgré l’engagement de 245 millions d’euros pour la rénovation de 3 500 logements, ces mesures restent insuffisantes face au manque criant de solutions durables.

Les efforts déployés par Erilia et ses partenaires ne sont qu’un maigre palliatif à un problème qui exige une action immédiate. L’absence d’une politique claire du logement, combinée à l’indifférence des autorités, plonge la Corse dans une spirale de précarité. La situation est désespérante, et les promesses ne remplacent pas les actions concrètes.