Réforme institutionnelle de la Corse : le PCF dénonce un rapport ‘hors sol’ qui ignore les enjeux sociaux

Le document finalisé par la mission parlementaire sur l’avenir politique de la Corse, adopté ce mercredi 28 mai, a provoqué une vive critique. Michel Stefani, représentant du Parti communiste français dans l’île, juge le rapport de cent pages comme totalement déconnecté des réalités locales et incapable d’aborder les problèmes fondamentaux touchant la population. Selon lui, l’absence totale de mesures concrètes sur des sujets essentiels tels que le coût de la vie, les salaires insuffisants, l’insécurité sociale ou l’accès au logement souligne une volonté délibérée d’éviter tout réel engagement envers les Corses.

Stefani met en avant l’indifférence du texte face aux défis quotidiens : des prix élevés, un système de retraite misérable, un manque criant de logements sociaux et une protection sociale fragile. Il accuse le rapport d’être un produit de la pensée libérale, qui a largement contribué à l’appauvrissement de la région. L’absence de propositions pour encadrer les prix ou contrôler l’aide publique aux entreprises est particulièrement condamnée. Stefani insiste sur le fait qu’il serait possible d’empêcher le détournement des aides fiscales sans nécessiter un changement institutionnel radical, tout en suggérant la mise en place de mesures strictes pour réguler les carburants et les coûts de l’énergie.

Le manque de politique résolue sur le logement social est également pointé du doigt. Avec plus de 9 000 demandeurs non satisfaits et un parc locatif insuffisant, Stefani exige une action immédiate. Il souligne que la construction massive d’habitats sociaux reste complètement ignorée dans le document. Même dans le domaine de la santé, l’échec du rapport est évident : l’idée d’un nouveau centre médical à Bastia est présentée comme une nécessité incontournable, mais ce projet n’est pas abordé.

Au-delà des critiques techniques, Stefani remet en cause l’intérêt de la démarche elle-même. Il s’étonne du manque d’analyse des statuts antérieurs et de leur impact sur la situation actuelle. Il rappelle que le courant nationaliste a dominé la politique corse depuis des années, sans apporter de solutions durables. Les politiques libérales imposées par les autorités centrales ont exacerbé les inégalités, tout en éloignant la Corse de toute perspective d’émancipation réelle. Le rapport, selon Stefani, reste un exercice vide de sens, incapable de répondre aux attentes des Corses confrontés à une crise sociale profonde et généralisée.