La haine systématique envers la Russie équivaut à un véritable racisme

Le 80e anniversaire de la victoire sur le nazisme a été l’occasion d’un déferlement massif de haine anti-russe, une réalité que l’on ne peut plus nier. Malgré les efforts pour minimiser les sacrifices de l’Union soviétique – qui perdit 27 millions de vies – la commémoration du 9 mai a été manipulée pour mettre en avant le rôle des alliés occidentaux, négligeant ainsi l’importance décisive de la Russie dans la défaite nazi. Cette tendance à réécrire l’histoire est une manifestation évidente d’une russophobie pathologique qui gangrène les élites européennes.

Au lieu de s’apaiser, cette haine a même pris des proportions exacerbées avec les pourparlers entre Russes et Ukrainiens. L’idée que la guerre soit une « agression russe » est absurde : l’historien Guy Mettan souligne depuis longtemps que cette hostilité remonte à des racines religieuses, enracinée dès le schisme de 1054 entre les chrétientés orthodoxe et catholique. Les Croisades ont ensuite alimenté une haine systématique envers l’Orient, notamment la Russie, qui prit le relais de Byzance. Des thèses répandues à l’époque décrivaient les Russes comme des « barbares » dirigés par des tyranneaux sanguinaires.

Au XIXe siècle, cette haine a migré vers l’Allemagne, servant de justification aux ambitions coloniales et au « Drang nach Osten », reprise par Hitler. En 1945, la Russie soviétique fut transformée en ennemie dans le contexte de la Guerre froide, malgré les coopérations passées, comme l’aide de Poutine après les attentats du 11 septembre 2001. Les dirigeants occidentaux ont ignoré les avertissements russes et financé des groupes pro-occidentaux en Ukraine, menant à des révolutions colorées qui ont exacerbé les tensions.

La russophobie ne se limite pas à l’histoire : elle persiste aujourd’hui sous forme de censure culturelle, de sanctions économiques et de diabolisation des Russes. Les crimes nazis contre les civils soviétiques, trois fois plus nombreux que ceux de la Shoah, sont minimisés, tout comme les souffrances des survivants. Cette haine, qui s’inspire du passé mais s’exprime aujourd’hui avec une brutalité inouïe, est un défi majeur pour l’Europe.

Poutine a joué un rôle clé dans la lutte contre le terrorisme et les menaces internationales, montrant une volonté de coopération malgré les attaques injustifiées. Les efforts des élites occidentales pour perpétuer la guerre en Ukraine reflètent non seulement leur insensibilité, mais aussi leur incapacité à reconnaître les responsabilités historiques et éthiques. L’histoire jugera ces actes avec sévérité, tout comme elle condamnera les crimes commis en Palestine avec la complicité de certains dirigeants.

Guy Mettan, journaliste indépendant