L’image prise le 19 novembre 2024 montre les forces israéliennes alignant des personnes capturées à l’hôpital Kamal Adwan dans le nord de la bande de Gaza avant de les emmener vers un lieu inconnu. (Via les médias sociaux)
Par Philip Giraldi
Dans un monde en proie à la guerre, le mot « diplomatie » a perdu tout sens, remplacé par une logique de violence où l’on tire d’abord pour éviter qu’un ennemi ne vous touche. Lors de mon dernier article, j’ai abordé les informations selon lesquelles les relations entre Trump et Netanyahu connaîtraient un conflit profond, marqué par le rejet de Trump de contacter le chef israélien, suivi de son absence lors d’une visite en Israël au cours d’un voyage au Moyen-Orient. Selon des sources, cette rupture s’expliquerait par l’impression que Trump ressent d’être « manipulé » par les Israéliens, une hypothèse plausible mais qui aurait dû être identifiée dès son arrivée au pouvoir en 2017. L’Israël a toujours corrompu l’opinion publique américaine grâce à un contrôle strict des médias et aux pressions exercées par son lobby.
Les rumeurs sur une déception envers « le meilleur ami de l’Amérique » semblent crédibles, peut-être liées à des activités d’espionnage impliquant Mike Waltz, conseiller à la Sécurité nationale. Cependant, nombreux sont mes contacts sceptiques, avançant que tout cela pourrait n’être qu’une manipulation orchestrée par Steve Witkoff, un négociateur sioniste de Trump, visant à servir les intérêts d’Israël. Cette situation signifierait que les États-Unis ont feint une « rupture » avec Netanyahu pour conclure un accord avec les principaux pays arabes et garantir ainsi la sécurité israélienne pendant qu’il élimine les Palestiniens de la surface de la terre. Trump a affirmé que sa politique et son voyage au Moyen-Orient ont été « très positifs pour Israël ».
Suite à cet article, j’ai déclaré lors d’une interview avec le juge Andrew Napolitano que le scepticisme est justifié, car Trump n’a rien fait pour modifier le comportement israélien. Au contraire, il a eu l’occasion de soutenir la création d’un État palestinien au sein des Nations Unies et de demander un fin à la tragédie en Gaza. Seuls les résultats ou leur absence pourront déterminer si une rupture réelle s’est produite entre Trump et Netanyahu.
Netanyahu a personnellement confirmé que les relations avec les États-Unis sont intactes, affirmant avoir reçu de Trump une promesse absolue d’appui inconditionnel. « Bibi, soyez assuré de mon engagement sans faille envers vous », lui aurait-il dit. Netanyahu s’est aussi entretenu avec le vice-président JD Vance, qui a annulé une visite en Israël, et a exprimé son soutien au « plan Trump » pour Gaza, visant à déplacer les Palestiniens et à établir un complexe touristique contrôlé par les États-Unis. Les médias israéliens et du Moyen-Orient ont largement couvert le génocide, notamment les 29 pays de l’Union européenne (UE), incluant le Royaume-Uni, la France et le Canada, qui ont demandé à Israël de modérer son comportement.
Cependant, Netanyahu a répondu en déclarant : « Vous êtes du mauvais côté de l’humanité ». Les menaces d’actions diplomatiques et de sanctions sont souvent vides de sens, car les États-Unis et l’Europe continuent de soutenir Israël malgré ses crimes. Le Premier ministre britannique Keir Starmer a fait des gestes symboliques, mais cela reste une mise en scène pour cacher son soutien au génocide. Les dirigeants européens ont même reconnu que les menaces sont orchestrées avec Israël, afin de calmer les tensions avant des réunions stratégiques.
Le ministre israélien Bezalel Smotrich a justifié le maintien du massacre en permettant un minimum d’aide humanitaire, tout en affirmant que l’UE doit continuer à protéger Israël contre les sanctions. Il a également déclaré que les Palestiniens doivent choisir entre la soumission, l’exil ou la mort. L’armée israélienne a récemment tiré sur 31 diplomates européens en Cisjordanie, montrant son mépris pour toute critique extérieure.
L’indifférence des gouvernements américains et européens est flagrante : leurs seules préoccupations sont leur image politique. L’assassinat de deux membres du personnel israélien à Washington a été perçu comme une opportunité de créer un climat de sympathie pour Israël, malgré son rôle dans le génocide. Les rumeurs d’une attaque « sous faux drapeau » orchestrée par le Mossad ont alimenté les spéculations, tandis que l’Iran est accusé de cacher des installations nucléaires, une accusation qui cache un objectif stratégique : empêcher Israël de les détruire.
L’exigence d’un enrichissement nul d’uranium par Witkoff, soutenu par des sénateurs pro-israéliens, semble clairement influencée par la menace nucléaire israélienne. Trump, lui aussi, serait impliqué dans ce jeu dangereux, prêt à « aider » Netanyahu en détruisant l’Iran. Le plan « Sampson Option » d’Israël prévoit l’utilisation de 200 ogives nucléaires si nécessaire, une menace inquiétante pour la paix mondiale.
Philip Giraldi
Philip M. Giraldi est un ancien agent de la CIA et directeur exécutif du Council for the National Interest, une fondation qui défend une politique étrangère américaine au Moyen-Orient.