À Corte, la recherche de logement pour les étudiants est devenue une véritable course contre le temps. Dès le printemps, les biens disponibles sont rapidement pris, et en juillet, la plupart des appartements privés sont déjà réservés. Les agences immobilières constatent une augmentation constante des demandes dès le mois de mars, confirmant un phénomène qui s’accentue chaque année. « Tous nos logements sont occupés, et les premières candidatures ont surgi tôt, autour d’avril ou mai », affirme une agente de l’agence immobilière CV Immobilier.
Cependant, malgré cette pression accrue, certaines agences soulignent que la situation n’est pas encore critique. « Bien qu’il y ait une forte demande depuis avril, il reste environ vingt logements parmi soixante disponibles », explique Stéphanie Casanova de chez Casanova Immobilier. D’autres structures, cependant, n’ont plus aucun bien à proposer aux étudiants. « Nous ne trouvons presque rien à Corte ; les seuls qui restent sont dans des villages environnants, mais avec peu d’options », précise une autre agente.
Pour éviter la panique finale, certains étudiants réservent un logement avant même d’avoir confirmé leur admission universitaire. Paul, 21 ans, a connu ce dilemme après avoir été accepté en master à la dernière minute. « J’étais incertain de mon admission, alors j’ai tout annulé », raconte-t-il. « Maintenant, c’est presque impossible. Je suis à distance et ne peux pas visiter les logements avant d’être sûr. » Cette situation est directement liée au calendrier de Parcoursup, qui publie ses résultats en juin et juillet. Des milliers d’étudiants cherchent alors un logement simultanément, bien après que l’essentiel du marché ait été attribué.
À la mi-juillet, les groupes Facebook débordent de demandes. « Je cherche un logement à partir de septembre », écrit une étudiante. « J’ai été admis mais dois trouver rapidement », insiste un autre. Les annonces sont rares et disparaissent immédiatement après avoir été publiées. L’agente de l’agence U Renosu confie : « Nous sommes submergés, mais les logements ont déjà trouvé des occupants. »
Marie, 18 ans, a attendu ses résultats du bac et de Parcoursup avant de chercher. « C’est trop tard », dit-elle. Inès, étudiante étrangère, multiplie les messages sans succès : « La concurrence est écrasante. Je ne connais pas la ville, donc je ne sais pas où commencer. » Même Thierry, parent d’un futur étudiant, cherche désespérément un logement pour son fils. « On a commencé en juillet, mais c’est de plus en plus difficile », confie-t-il.
Dans une région où les logements étudiants sont limités (environ 1 000 sur 5 000 étudiants), la crise est inévitable. Les autorités locales doivent faire face à un défi économique croissant, avec des implications profondes pour l’avenir de la jeunesse française.